Lundi 2 février : Marrakech
La journée
En matinée, tour du bassin de la Menara puis visite en toute liberté des monuments
principaux de la médina :
tombeaux Saadiens, palais de la Bahia, musée
Dar Si Saïd (art marocain).
Laprès-midi,
traversée des souks de Marrakech au départ dune porte des remparts avec
halte chez lapothicaire (pharmacien herboriste)
et ses 2000 extraits de plantes ; nouvelle traversée dune partie plus animée des souks jusquà la
place
Jemaa el Fna,
rejointe au coucher de soleil.
Nous dînons
avec un jeune couple fort sympathique ce troisieme soir : Isabelle :
elle rentre à lIUFM de Brest
pour être prof des écoles
Quant à lhôtel "le Marrakech"qui nous héberge, il est facile dimaginer
quavec un nom pareil ce nest pas lhôtel
le plus typique de
la culture marocaine !
cest un établissement 4 étoiles, sauf
pour ceux qui sont loger dans la partie en restauration, piscine de rêve
(sauf
si vous voulez vous baigner l'eau est glacial) personne ne se baignera pendant
toute la semaine,
chambre "luxueuse" on nous a finalement donné
un sceau pour la fuite d'eau sous l'évier de la salle de bain et le détail
qui donne le cachet à lensemble : les tâches sur le marbre
donnant un aspect "sale".
Le truc à voir
La
boutique et le show de lapothicaire,
dans les souks de Marrakech.
Accompagné dun guide local qui connaît
les bonnes adresses et les endroits qui valent le déplacement,
un groupe peut bénéficier dun accueil soigné dans certaines boutiques,
où les commerçants se plient en quatre devant un afflux inespéré de clients
potentiels.
Ali nous emmène donc chez " lapothicaire ", enseigne mystérieuse
qui désigne en fait la plus grande pharmacie herboristerie de Marrakech.
Nous sommes 48 à prendre place dans lune des cinq petites salles où sont
accueillis les groupes de touristes.
Sur les murs, les étagères sont garnies de bocaux
multicolores, remplis dherbes, de poudres, de roches
Pendant une heure et demi, nous assistons à un véritable spectacle en odorama.
Lherboriste nous présente avec beaucoup dhumour épices, plantes médicinales
et autres parfums.
Isa sert de cobaye pour tester les huiles essentielles en profitant
dun massage des cervicales très apprécié.
Et à force
de vanter les mérites de tous ses produits-miracle, notre bonhomme parvient
à convaincre les plus sceptiques
et chacun reconnaît souffrir de tel ou tel mal, nécessitant un traitement naturel
par les herbes
tant et si bien que lherboriste réalise de bonnes affaires en organisant sa vente à la
criée :
" Qui sintéresse par la tisane amaigrissante ? Monsieur ?
Qui sintéresse par les huiles essentielles de massage ?".
De
notre côté, Isa et moi manifestons une certaine courtoisie en préscisant
que "nous reviendrons".
Coup de cur pour
la place
Jemaa el Fna au crépuscule.
Après notre visite prolongée chez lapothicaire,
nous rejoignons par les
souks le cur battant de la ville de Marrakech, bercée par les derniers
rayons de soleil de la journée.
Lalignement des vendeurs de jus dorange,
les multiples gargotes qui invitent à sinstaller pour manger une brochette,
les conteurs, amuseurs et autres charmeurs de serpent qui se disputent les attroupements
Il règne une grande animation qui fait de la place un lieu de vie extraordinaire
où les gens viennent se rencontrer dans une ambiance festive et chaleureuse.
Autant
de sites splendides dont nous garderons les images gravées dans nos mémoires,
Portraits
dautochtones
Les
conducteurs de véhicules en tous genres dans les rues de Marrakech
Il y a dabord les chauffeurs conduisant voitures, bus, mobylettes, vélos,
carrioles,
entraînant leur véhicule " au taquet " comme
sils étaient seuls au monde !
Tout ce petit monde cohabite dans une
joyeuse cohue et évolue selon des règles de priorité difficilement déchiffrables.
Notre chauffeur, très zen, sen sort pourtant admirablement. Mais que je
naimerais pas conduire ici !
et
la population des souks.
Il y a aussi cet incroyable rassemblement humain à lintérieur des souks,
qui vit et sagite comme dans une fourmilière
Essentiellement masculine,
toute la pyramide des âges du Maroc y est représentée, du plus jeune au plus
vieux.
Les artisans travaillent dans des conditions inouïes, assis sur un fatras
incroyable de tôles, de bois ou de cartons dans un atelier de 5 m
2.
Les gens y circulent à pied, à mobylette, en traînant parfois un chariot ou
un mulet surchargé dans des allées souvent très étroites.
Au cours de cette
première incursion, nous sommes relativement peu sollicités par les commerçants,
sans doute impressionnés par la taille de notre groupe.
De plus, Ali nous avait
rappelé la consigne de ce jour : traverser sans sarrêter pour arriver
dans les temps sur la place
Jemaa el Fna.
Lanecdote
La
scène se passe au beau milieu des souks de Marrakech.
Isa, souhaitant sacheter une paire de sandales, se renseigne auprès dAli :
Isa Est-ce quil serait possible que lon fasse un petit arrêt
dans les boutiques pour faire quelques achats ?
Je voudrais trouver des
sandales.
Ali - Oh! non, on naura pas le temps aujourdhui.
Isa - Oui je comprends, il doit falloir 20 minutes
pour bien négocier le prix de la paire et avoir ses chaussures
Ali - Non, en 20 minutes, tu nauras obtenu
quun seul pied !
Voyage
et gens du voyage
Premier
sentiment mitigé.
Pas évident, pour ce premier jour, dapprécier le voyage organisé en groupe
à sa juste valeur
Pas évident de se balader en permanence avec son étiquette
de touriste autour du cou,
pas évident de visiter un musée avec un groupe de
50 personnes,
pas évident daccepter les aléas du voyage, les arrêts
photo systématiques sur les conseils du guide
où tout le monde descend en même
temps
prendre le même cliché
(à vous dégoûter de prendre la photo !).
Le truc à voir
Les paysages du Moyen Atlas,
successions de cartes postales grandeur nature.
Grands espaces, immensités arides semi-désertiques, sommets rocheux et plateaux
caillouteux
Chaque virage est loccasion dun nouveau tableau surprenant,
nous montrant une
nature inhospitalière mais dune beauté folle et sauvage.
Avec un tel décor en toile de fond à travers les grandes vitres du car,
on accepte beaucoup plus facilement de passer la journée
coincé entre deux rangées de fauteuils pour un trajet de plus de 500 kilomètres !
Portraits
dautochtones
Les
petits marchands des bords de route
On les rencontre parfois au milieu de nulle part.
Fruits et légumes, miel, bijoux
ou objets artisanaux,
ils posent leur modeste étalage à quelques centimètres
du bitume et se couchent
à lombre dun arbre en attendant dimprobables
clients.
On peut ainsi rencontrer une dizaine de marchands de pastèques répartis
sur 150 mètres !
et les vendeurs ambulants.
Installés près des sites touristiques et autres vues panoramiques,
ils surgissent don ne sait où avec leur camelote et prennent dassaut
notre car de touristes
pour en tirer quelques dirhams ou quelques francs français.
Et ça marche, il y a toujours un pigeon ou deux dans le groupe pour se laisser
tenter !
Le
régal du jour
La
traditionnelle soupe marocaine, appelée Harrira
ou soupe du ramadan. Servie en entrée,
à base de tomates, de courgettes, de
Isattes, de pois chiches
Voilà de quoi commencer un bon repas, jen
ai repris trois fois ce soir !
Voyage
et gens du voyage
Vivent
les soirées libres !
Après les longues journées passées entre trajets, excursions et visites,
cest
un luxe que de disposer librement de ses soirées pour mieux nen rien faire :
discuter près de la piscine,
faire un petit tour dans les rues ou se poser à
la terrasse dun bar pour manger une glace et boire un thé
ou un jus dorange
(plus improbablement une bière)
Voilà exactement ce dont on a besoin pour
être dattaque le lendemain.
Dans tous les cas, cest coucher au pire
à 23h et lever entre 6 et 7 !
Le coup de cur
pour
ce décor saharien digne du " Petit Prince ".
En ce lieu, voilà la réalité qui rejoint le rêve .
Je ne me remets pas
de la beauté pure de ces dunes dans un décor sans cesse en mouvement,
de la
finesse de ce sable dont nous ne manquons pas de ramener un échantillon
Quant au concours de descente de dunes (en sprint ou en roulades), je lai
emporté haut la main !
Portraits dautochtones
Les semi-nomades des tribus berbères
Installés sur les plateaux du Moyen Atlas ou en bordure du désert,
ils logent
sous leur kheima
(les fameuses tentes berbères), avec femmes et enfants.
Les ânes et le troupeau de chèvres ne sont jamais très loin,
et les chiens aboient
quand la caravane passe
et
les femmes voilées de noir.
Habitantes des régions du Sud où les traditions saffirment beaucoup plus,
les femmes marocaines adoptent la couleur qui correspond à leur statut social
(femme à prendre, femme mariée, veuve
) et masquent tous leurs attributs.
Les plus impressionnantes sont ces femmes drapées de noir des pieds à la tête,
voilées au point de ne laisser apparaître quun regard ou quun il
Le régal
du jour
Leau
minérale Sidi Ali.
Il sagit de leau minérale vendue en bouteille qui nous accompagne
depuis le début du séjour par crainte des amibes.
Plus particulièrement la marque
Sidi Ali (la Sidi Harazem a un goût !).
Leau à lhonneur en
ce jour de désert, puisquen rentrant de lerg Chebbi,
il ne restait
plus une goutte des 5 litres achetés à midi !
Lanecdote
La
scène se passe dans notre luxueux appartement
de lhôtel Tafilalet dErfoud
(une grande pièce avec un immense canapé
dangle et deux lits une place, et une chambre à part avec un lit double).
A lheure de la sieste, voilà soudain quune coupure générale délectricité
se produit.
Pas de lumière, cela ne pose aucun problème.
Pas de frigo, tant
pis pour leau fraîche.
Pas de climatisation
Non, sil vous
plaît, ne coupez pas la climatisation ! Ne coupez pas la climatisation !
Voyage
et gens du voyage
Ils
me rappellent quelquun
Il y a ce bon Mr Etienne, qui me rappelle un peu le père d'isa (le style et
lhumour)
et aussi lacteur de Crocodile Dundee (le flegme et la décontraction).
Pour son malheur, ce vieux baroudeur (qui na jamais été malade en des
années de voyage)
se paye la plus grosse tourista du groupe depuis le début
du séjour (40,3° de fièvre, couché pendant deux jours)
et se retrouve privé
de désert !
Et puis il
y a aussi dans le groupe un adolescent - grand, maigre et fan de basket
- qui
me rappelle mon cousin Sébastien quelques années auparavant : pas du tout
intéressé par laspect culturel du voyage
(" ils sont cons
ces marocains
", " il nous fait chier le guide
avec ses casbahs ! "), il est toujours en train de sennuyer,
de râler et de sengueuler avec sa mère qui fait son possible pour lui
passer ses caprices.
On se demande pourquoi il a tenu à laccompagner
dans un tel séjour, lui qui ne séclate que dans les piscines des hôtels !
Ouarzazate
La journée
En matinée
départ à travers les paysages arides du sud (boutique dartisanat à la
" maison berbère " (tapis (!) et bijoux) ;
détour par
les gorges du Todgha, pique-nique puis retour à Tineghir,vallée du Dadès,
route des mille casbahs
et des mille mosquées, Ouarzazate.
Installation
et nuit à lhôtel Bélère de Ouarzazate.
Le truc à voir
Les
gorges du Todgha.
Un site naturel digne du Grand Canyon, autant visité que les gorges de lArdèche
en plein été.
Les falaises qui bordent la rivière qui sécoule paisiblement
sont terriblement abruptes (300 mètres)
et lon se sent tout petit lorsque
lon trempe les pieds dans leau et quon lève un peu la tête.
Un nouveau paysage surprenant et à vrai dire, complètement inattendu.
Le coup
de cur
pour
un petit tapis touareg
de la " maison berbère " de Tineghir.
Dans ce magasin de
Tineghir où notre guide nous mène, nous flashons sur un tapis de tradition touareg,
pièce unique, en laine de poils de chameau véritable !
Le prix initial
nous ayant plutôt refroidis (800 francs français), Isa et moi étions prêts
à abandonner lidée
avant de se poser la question essentielle : combien
sommes-nous prêts à dépenser ?
Question que notre vendeur (je comprends
pourquoi on parle de " marchand de tapis " pour désigner
certains commerçants !)
ne manque pas de nous poser.
Notre première opération
marchandage nous permet de lobtenir à 500 francs,
après une ultime
intervention dAli pas sûrement pas désintéressée :
les guides touchent
une commission sur les ventes quand ils emmènent un groupe dans un magasin
Portraits
dautochtones
Lincroyable
marchand de tapis
Authentique produit local, il nous reçoit dans son magasin,
nous sert le thé
et nous déballe à la fois sa marchandise et son baratin :
" Vous êtes les bienvenus dans la maison berbère,
ici nous vendons des tapis de famille par tradition
Vous nêtes pas obligés dacheter un tapis au
Maroc mais si vous voulez acheter un tapis, je préfère que cela soit chez moi
".
Quant au discours de marchandage, il y a cette phrase qui revient souvent :
" Non, à ce prix, cest pas possible
Tu veux acheter
un chameau au prix dun âne !
"
et les femmes berbères de la région.
Nous les croisons en bord de route, habillées selon les traditions avec châles
en laine, voiles en dentelles et bijoux berbères.
Leur présence ajoute à la
couleur locale de cette région.
Lanecdote
La
scène se passe au cours du pique-nique quotidien,
dans le décor extraordinaire des gorges du Todgha.
Cétait à mon tour dêtre
bougon et râleur, il faut dire quil y avait de quoi :
notre repas
de midi sétait composé dun petit sandwich au thon et de deux madeleines.
Javais envie de fruits, mais quelque chose dassez énorme. Avisant
deux jeunes en face de nous exposant pastèques et melons,
Isa entrepris de
mettre fin à mon caprice en achetant quelques bouts de pastèque pour conclure
notre repas.
Mais les jeunes en question ne vendaient point de fruits, ils ne
faisaient que les déguster pour leur pique-nique
Devant le charme naturel
de Isa, ces jeunes marocains (originaires de la Seyne sur Mer !)
nous
offrirent généreusement quelques bouts de leur pastèque qui furent des plus
appréciés !
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